top of page

Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots

Salut mes gastéropodes bridés,

Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti

Les festivités chinoises passées, je me suis dit : pourquoi pas écrire un article à ce sujet ? Car faisant à moitié partie de cette communauté dû à un sang métissé, je pense avoir une position assez solide pour pouvoir dire ce que l’on pense tout bas de ces chinois locaux mais aussi de partager le peu de culture que je puisse avoir.


Voilà quelques années déjà que je me rends aux festivités, non par un manque à combler de cette culture (à laquelle je ne m’identifie que très peu), mais surtout pour me nourrir et regarder les éternelles babioles dans une forte possibilité de se faire avoir. Alors oui, je ne m’en cache pas et je pense que nous sommes nombreux dans ce cas :


La bouffe chinoise, c’est quand même super bon !

Et on ne parle pas des plats “classiques” chinois. Non, nous parlons des plats “classiques locaux” baignés de sauce dont l'assiette y est remplie carrément château comme on aime. Ce sont ces plats adaptés pour les tahitiens qui aiment la quantité, le salé et la sauce (si nombreuse qu’on croirait à une soupe), ça les chinois l’ont bien compris. Mais ce sont aussi ces petites choses gluantes succulentes dont on ne sait jamais comment prononcer le nom.


Et puis, même si la religion chrétienne, mormone ou adventiste sont très présentes, les superstitions chinoises suivent leurs cours et arborent les murs et les pensées de nombreuses maisons. Mais nous n’allons pas parler de tout ça dans ce présent article. Alors, voyons de ce pas ce que nous réserve celui-ci : 


  • Le mauvais caractère des chinois

  • Une culture métissée en perdition

  • La nouvelle génération en flottement



Le mauvais caractère des chinois


Comment commencer un article sur les chinois locaux sans parler de leur mauvais caractère ? Et oui, nous connaissons tous ce tonton ou ce voisin un peu radin qui épie sous les fenêtres, les yeux plissés derrière son rideau qui surveille tout ce qui se passe dans le quartier.

Cette copine un peu radine qui ne veut pas partager ses recettes parce que sa grand-mère lui a interdit et que ça porte malheur.


Mais surtout, surtout !

Parlons-en de ce voisin qui ne veut pas partager ses fruits abondants et te crie dessus dans une langue que tu ne connais pas, mais qui se ravi lorsqu’on lui propose quelques bananes que l’on a récolté. De celui qui passe devant toi et fait semblant de ne pas te voir en regardant ailleurs ou passant son balai le nez au sol, habillé de ses vêtements troués et tachés qu’il porte depuis ses 15 ans, marmonnant des choses dans sa barbe qu’il n’a pas.


Il y a aussi celui la clope au bec qui mate les jeunes filles avec des lunettes carrées teintées en jaune, toujours habillé d’une chemise à fleur et accompagné de sa femme vénale qui aime les colliers de perles noires. Celui-là, tu le reconnais à plein nez avec sa chaîne en or et sa montre qui brille, ses petites chaussures et son sac à main en cuir.


Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti

Il y a le chinois qui a son magasin depuis que tes grands-parents sont nés, toujours là à vendre des vieilleries dans un bazar sans nom dans lequel, lui seul peut s’y retrouver. Un sorte de petit habitacle poussiéreux qui te fout des frissons quand tu y mets un pied, lui te regardant au-dessus de ses lunettes, jugeant ton accoutrement et te jaugeant comme un voleur qui va piquer ses vieilleries exposées depuis des années et jamais changées. Il est souvent là, assis sur son tabouret à regarder les gens passer où quelques amis de longue date viennent s'asseoir près de lui pour raconter les derniers potins du quartier (et ça, c’est son rendez-vous préféré).


Il y a cette chinoise qui a de superbes plantes et quand tu lui demandes si tu peux avoir une branche qu’elle vient de couper pour élaguer son arbre, elle répond comme une harpie : Non ! 

Alors toi, comme un couillon de dévergondé pour faire chier les vieux, tu attends la nuit pour la récupérer (parce que le plant vaut vraiment le coup).


Et puis ya aussi ce chinois trop mignon, ultra souriant et qui te dit bonjour tout le temps. Qui te cède quelques francs parce que tu es gentil et te donne quelques fruits pour ce ventre affamé.


Enfin, tu as cette grand-mère aimante qui te donne des billets comme un dealer et t’offre tous les bijoux en jade ou en toc (mais brillants !) qu’elle a, que tu ne mettras jamais, mais que tu affectionnes tout de même.



Une culture métissée en perdition


Quand les personnes arrivent en Polynésie, nous pouvons aisément nous rendre compte que la communauté chinoise a une grande importance dans le paysage local. Néanmoins, celle-ci est vouée à disparaître car trop peu de gens souhaitent reprendre le flambeau.


Mais c'est aussi dû au fait que ces vieux chinois gardent beaucoup trop précieusement leur savoir, ne voulant pas céder les recettes, le savoir-faire, les prières et autres précieux trésors de leur culture. Un sorte d’égoïsme que je trouve plutôt désolant et non réfléchi puisque ce feu sacré risque de s’éteindre avec eux.


Ainsi, ce sont des recettes de cuisine qui se perdent, ce sont des us et coutumes, des traditions, une religion, une langue qui risque de disparaître à jamais. C’est toute une Histoire qui s’efface progressivement au fil des années sans que l’on puisse s’en apercevoir. C’est une perte considérable d’un savoir qui a le mérite de perdurer.


Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti

Ce sont de jeunes métissés paumés qui se retrouvent à errer dans la vie sans connaître la langue (à part les insultes et les menaces), sans écouter les histoires de leurs aïeux qui vont un jour disparaître. C’est une tragédie bien présente que l’on ne peut nier et que nous ressentons de plus en plus aujourd’hui.



La nouvelle génération en flottement


Tout ceci en découle que cette nouvelle génération ne sait plus où elle va, au risque de perdre un patrimoine considérable. Les raisons ?


Soit parce qu’ils ne sont pas intéressés à se lever tous les matins pour faire le marché du dimanche, soit parce que les parents leur force à faire de grandes études de scientifiques ou d’ingénieur car « il faut très bien gagner sa vie ».


Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti

Certains ne voient pas le potentiel et l’intérêt de préserver cette richesse culturelle.

C’est ainsi, entre fainéantise et pression familiale que le hakka court à sa perte. Et tout ceci en devient fortement et considérablement triste.


Je ne pourrais donner de conseil à ces jeunes car chacun a son parcours, ses choix et sa destiné. Mais n’oublions pas nos origines, notre métissage et notre Histoire. Il est important de s’intéresser à ce que nos plus anciens ont à nous délivrer, à lire par-ci par-là des textes qui font vibrer l’essence dans notre sang, de partager le savoir et de continuer à parler de l’Histoire. Il faut aussi archiver le savoir, immortaliser les textes oraux, les prières et les rituels, écouter les messages et les récits qu’ils ont à nous raconter, noter et écrire, enregistrer et filmer, photographier et dessiner. Archiver, reprendre les archives d’antan et continuer à les entretenir pour ne pas perdre son identité et son essence.


Hakka local, les chinois de Polynésie - Les Arts et les Mots Manutea Rambaud maanurmd photographie littérature francophone pacifique océanie moderne article livre polynésie française tahiti

Le hakka est une langue bien spécifique du chinois local que l’on ne peut retrouver en Chine. C’est une langue à part qui a évolué dans son milieu qui lui est propre et que peu de gens d’ailleurs peuvent comprendre malgré les similitudes. Mais c’est surtout une langue en danger et qui risque de se perdre à tout jamais ; qui deviendra un jour une langue morte : soit une langue qui n’est plus utilisée.



 


Nous arrivons au terme de cet article qui est, au final, assez riche et disparate. C’est une trace sur mon blog qui a le mérite d’exister et qui doit être plus amplement exploité. L’envie du moment a fait son existence. Le devoir pour le futur est de pouvoir faire plus de recherches à ce sujet, sur l’Histoire, sur la langue, sur l’arrivée des chinois (bien que beaucoup de livres aient été fait) et son évolution. C’est un travail de journaliste que j’ai à cœur de réaliser mais qui prend beaucoup de temps et qui, je l’espère, pouvoir un jour le concrétiser.


J’espère que cet article a plu, a fait rire ou sourire et même prendre conscience de certaines choses. Nous nous disons donc à très vite pour de nouvelles aventures dans ces lectures bloguenales.



 

MA SÉLECTION DE LIVRES



Note : Concernant les livres à propos de l’Histoire des chinois locaux, je dois encore en acheter davantage et les lire pour pouvoir plus facilement en parler et les partager.


Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating

ME CONTACTER

Tahiti - Polynésie française

+689 87 30 93 06

  • Instagram
  • Facebook
  • Youtube

Merci pour votre envoi !

© 2025 Manutea Rambaud

bottom of page