Salut les p’tits ornitho-gastéropodes,
Dans la douceur de cette nuit, nous nous réjouissons de ces rêves nouveaux qui inquiètent les plus angoissés et émerveillent les plus curieux. C'est donc aisément, que nous nous laissons embarquer dans une détresse aveugle dans l’espoir de saisir au vol un message précis à travers ces images floues, qui semblent pourtant être d’une profondeur et d’une importance sans égale. Alors divaguons et imaginons une histoire pour mieux comprendre, pour créer quelque chose de sensé sur une base inconsciente et inspirée d’une journée mouvementée.
Et puis parfois, au lieu de trouver une raison rationnelle à ses émois nocturnes, abandonnons-nous à cette pensée première qui anime nos réveils, apaise les sentiments et apporte une réponse qui, au final, est fort peu précise bien qu'unanime. Aujourd’hui ce sont sous les ailes d'un chant ancestral que notre corps se fait porter, ce volatile méconnu par certains et pourtant fort familier pour d’autres : partons à la découverte de la danse de l’oiseau des îles Marquises, « Te Hakamanu ».
En 3 points → Légende, danse, amour
ANATOMIE DE L'OUVRAGE
« Te Hakamanu » est un livre relatant la légende marquisienne sur l’origine de cette danse de l’oiseau. Il est vêtu d’illustrations réalisées par Caty Banneville ainsi qu’une particularité physique fort appréciable qu'est son bilinguisme. En effet, d’un côté nous avons la version française écrite par Gilbert Banneville. De l’autre, lorsque nous pivotons le livre vers le haut, nous accédons en un coup de main à la version marquisienne écrite par Lucien Teikikeuhina.
Les sources viennent de Motu Haka et ce présent livre est une réédition Haere Pō de 2022.
Te Hakamanu, ce sont ces gestes qui nous enveloppent dans son aile pour nous blottir contre son cœur et ressentir la chaleur de ses sentiments. C’est une grâce sans égale qui éblouit les humains de ses pas. C’est l’envol délicieux d’un volatile, libre et serein, apportant à nous un message inconnu qui nous parviendra lorsque nous serons enfin prêts à le recevoir. C’est un moment suspendu qui accroche les yeux et séduit l’âme.
DES PRÉLIMINAIRES EN ÉMOIS
Dans ces écrits, cette légende nous raconte les origines et la survie de cette danse de l’oiseau grâce à l’amour. Que dis-je ? Une histoire d’amour qui fait naître l’impérissable, l’éternel.
« Soudain, illuminée par un éclair de lumière, Mokohe, la grande frégate, sortit d’un nuage et se mit à battre des ailes avec une telle grâce que Teikikeuhina, captivé, sentit son corps se soulever, ses bras devenir ailes, son cœur battre à un rythme si singulier que deux larmes coulèrent de ses yeux. »
Cependant, dû à la petitesse de ce texte, nous ne sélectionnons que peu d’extraits pour ne pas trop en divulguer, il vous en conviendra.
« Il avait entendu Mokohe, la frégate : il allait faire renaître la danse légendaire. »
UN METS POUR QUELLE DILETTANTE
« Te Hakamanu » est une légende pour tous les âges, en lecture orale pour les enfants, en lecture silencieuse pour les plus grands.
Et comme tout mythe d’un peuple de cet univers, c’est une histoire à perpétuer afin qu’elle ne tombe pas dans l’oubli, au risque de se perdre à jamais dans le néant d’une identité en flottement. En quelque sorte, je dirais que c’est un classique à avoir dans sa bibliothèque. A la fois pour ce format bilingue qui réjouit tous les linguistes et les littéreux de ce monde, mais aussi pour sa richesse qui est d’une valeur inestimable.
Banneville, Gilbert & Caty. Te Hakamanu. Haere Pō, 2022
Comments